Bonjour à chacune et chacun,

En ce dernier jour de 2016, l’heure sera bientôt aux bonnes résolutions et stimulés par notre désir de perfection, la liste de ce que nous souhaitons améliorer/changer peut s’allonger à l’infini…exemples :

L’idée est séduisante mais tient rarement ses promesses. Le risque est grand de se retrouver mi-février déçu et coupable de ne pas être à la hauteur de nos ambitions.

Avez-vous remarqué les nombreuses conditions que nous mettons entre le bonheur et nous , les nombreuses cases qu’il nous faut avoir cochées pour nous autoriser à être satisfait de notre personne et de notre vie ?

Ces exigences que nous nous fixons, si elles sont trop élevées, peuvent insidieusement saper l’estime que nous avons de nous-mêmes.

Depuis que j’ai commencé à animer des ateliers, j’ai pu vérifier la très forte corrélation entre le fait de se sentir mal, d’avoir des comportements inappropriés et une faible estime de soi.

Une faible estime de soi, c’est par exemple ne pas se reconnaître des qualités, ne pas oser parler en public des choses dont nous sommes fiers, se sentir inadéquat, pas assez ceci ou trop cela…Nous en souffrons tous à des degrés divers.

Une faible estime de soi se traduit également par un discours intérieur agressif et dénigrant, des « je suis bête » ou « je suis c.. » signifiant la plupart du temps « je suis distrait« , des « je suis nul, je n’y arriverai jamais » signifiant « je n’ai pas encore acquis beaucoup d’expérience dans ce domaine« , « je ne suis pas assez entraîné », « j’ai besoin que l’on m’explique à nouveau« .

En tant que parent, éducateur, nous pouvons aider nos enfants à rendre plus amicale leur petite voix intérieure et s’inspirer de la citation de Peggy O’Mara qui nous rappelle que « la manière dont nous parlons à nos enfants devient leur petite voix intérieure.« 

La croyance qu’une humiliation ( « tu devrais avoir honte« , « tu te prends pour qui ?« , « t’es méchant« , « t’es mauvais joueur« , « t’es égoïste…« ) va nous permettre de revenir dans le droit chemin reste ancrée malgré nous, et nous nous l’appliquons d’ailleurs souvent, en pratiquant notre autocritique.

Si l’émotion de culpabilité qui nous permet de rectifier une action incorrecte et de demander pardon est saine, le sentiment de culpabilité qui s’installe et nous donne l’impression que nous ne faisons jamais les choses assez bien est délétère, pour notre propre bien-être et pour celui de notre entourage.

Est-ce vraiment lorsque nous avons une piètre image de nous-même et en niant nos besoins que nous nous sentons le plus aimant et le plus enclin à œuvrer pour le collectif ?

Parfois oui, mais pas dans la durée.

Le plus souvent, nous exploserons en vol ou nous ferons payer à l’autre ce que l’on a sacrifié pour lui, et nous finirons par dire, « après tout ce que j’ai fait pour toi, je suis vraiment déçu(e).« 

En ce sens, s’aimer tel que l’on est et prendre soin de soi constitue un acte résolument altruiste car « nous ne pouvons aimer qu’à hauteur de l’amour que nous nous portons à nous-même.« (1)

Pour nous inspirer, un  texte souvent attribué à Charlie Chaplin, sans que nous n’en n’ayons la certitude,

« Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai compris qu’en toutes circonstances,
j’étais à la bonne place, au bon moment.
Et alors, j’ai pu me relaxer.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… l’Estime de soi.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle
n’étaient rien d’autre qu’un signal
lorsque je vais à l’encontre de mes convictions.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… l’Authenticité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J’ai cessé de vouloir une vie différente
et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive
contribue à ma croissance personnelle.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… la Maturité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai commencé à percevoir l’abus
dans le fait de forcer une situation ou une personne,
dans le seul but d’obtenir ce que je veux,
sachant très bien que ni la personne ni moi-même
ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment…
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… le Respect.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire,
personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.
Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… l’Amour propre.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai cessé d’avoir peur du temps libre
et j’ai arrêté de faire de grands plans,
j’ai abandonné les méga-projets du futur.
Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime
quand cela me plait et à mon rythme.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… la Simplicité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison,
et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.
Aujourd’hui, j’ai découvert … l’Humilité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir.
Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe.
Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois.
Et cela s’appelle… la Plénitude.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir.
Mais si je la mets au service de mon cœur,
elle devient une alliée très précieuse !
Tout ceci, c’est… le Savoir vivre.« 

En 2017, je nous souhaite de :

  • Vivre le plus souvent possible au présent,
  • Nous aimer tels que nous sommes pour avoir l’énergie de nous épanouir !

Ouvrons l’oeil, déployons nos ailes (2), et pour sûr…

Ce sera chouette !

(1) »La force de l’imperfection » , ouvrage écrit par Brené Brown (Voir aussi la vidéo sur le pouvoir de la vulnérabilité)

(2) Le pouvoir des mots en moins de 2 minutes

Si l’exigence de perfection est un thème qui vous touche, d’autres références pour aller plus loin :

Pour les parents : Le salutaire et libérateur « Il n’y a pas de parents parfaits » d’Isabelle Filliozat

Pour les enfants : Le touchant et charmant « Un enfant parfait » de Michaël Escoffier et Matthieu Maudet

En 2017… Ce sera chouette !
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