Nous nous sommes rencontrées avec Catherine Hurtig Delattre lors de l’intervention sur la pleine conscience de la « Nuit de l’éducation positive » organisée le mardi 22 mai 2018, au collège de la Tourette (Lyon 1er) avec le soutien du Grand Lyon, de l’Education Nationale, la FCPE, la MGEN, l’AFIPP, le CNRS, et de l’université Lyon 1.

L’Ecole Maternelle Victor Hugo où enseigne Catherine, dirigée par Sylviane GOY avait déjà intégré dans son projet le bien-être à l’école et a décidé à ce moment là de proposer des ateliers de pleine conscience dans une des classes de Maternelle.

Le projet validé par Robert Girerd, IEN de circonscription Lyon 5/1 s’est déroulé entre janvier et mars 2019 .

Quand Grégoire rencontre la mascotte de la classe qui n’est autre qu’une g r e n o u i l l e !
spaghetti dur ou spaghetti mou ?
Pleine conscience de la r e s p i r a t i o n
Pleine conscience des s o n s – Moments de grâce …
Temps d’échange avec les parents
Présentation du diaporama

Catherine Hurtig Delattre est enseignante et formatrice, actuellement chargée de mission à l’IFE (institut Français de l’Education) et auteure (« Restaurer le goût d’apprendre » L’Harmattan 2004 et « La coéducation à l’école, c’est possible » Chronique sociale 2017).

Vous trouverez dans cet article son ressenti suite à l’intervention dans sa classe. La pleine conscience n’est pas magie, elle ne fait pas de miracles en 8 semaines et pourtant j’ai la conviction que nous semons des graines de conscience dont notre monde a bien besoin.

Qu’est-ce qui t’a motivé pour mettre en place un atelier d’entraînement à l’attention ?

Je ressens un fort besoin de recentrement chez les enfants d’aujourd’ hui qui sont « sur-sollicités », et aussi chez les adultes , dont je suis… Malgré ma passion pour mon métier je constate de plus en plus le bruit, l’éparpillement, la difficulté à se canaliser…
-Je pratique depuis longtemps avec les élèves diverses techniques en ce sens (relaxation, postures de yoga, prise en compte des émotions) ainsi que diverses démarches de coéducation avec les parents.
-La démarche de « pleine conscience » m’intéresse, sans que je l’ai pratiqué personnellement. Pour la classe, j’ai lu et utilisé l’ouvrage « Calme et attentif comme une grenouille »
-C’est forte de ces motivations et « pré-requis » que j’ai participé avec intérêt à la « nuit de l’éducation positive » en avril 2018 et plus particulièrement à l’atelier « la méditation en classe ». Cet atelier m’a donné le souhait de tenter l’expérience, d’autant plus qu’il comprenait un volet « coéducation »

As-tu rencontré des difficultés administratives pour mettre en place ce programme ? Comment l’avez-vous financé ?

Le programme a été proposé par l’association de parents de l’école. Avec la directrice de l’école nous avons rédigé un projet afin de proposer une convention à notre IEN. Le financement a été pris en charge par l’association des parents, qui avaient eu l’initiative. Le chapeau « recherche » a facilité l’acceptation institutionnelle, avec un retour demandé suite au cycle d’activités.

Je sais que la co-éducation est un sujet qui te tient à cœur. Quelle a été la réaction des parents ? Les as-tu impliqués dans le processus ?

Les parents ont plutôt été « informés » qu’ »impliqués ».
Cette information s’est faite avant le début des activités (info réunion de rentrée + mot dans les cahiers) , puis en cours de cycle avec plusieurs moyens : mails hebdomadaires, affichages, photos dans les cahiers, présence de l’intervenante un matin en classe à l’accueil. Enfin une exposition a été proposée en fin de cycle et un questionnaire individuel a recueilli les avis des parents.
Tous les parents ont bien accueillis le projet et plusieurs m’ont remercié pour les mails hebdomadaires.

Comment t’es-tu sentie pendant les séances ?

Je me suis sentie d’emblée en confiance et en connivence avec Maryline.
Avec les enfants, j’ai alterné deux types de sensation. D’ un côté une grande aisance, avec le plaisir de la découverte partagée avec les enfants, l’émotion de les voir entrer dans la démarche. D’un autre côté des moments de tension et de crainte de « perdre le groupe » : lors des prises de parole car leur capacité d’expression claire et surtout d’écoute est limitée, ou lorsque certaines consignes étaient difficilement compréhensibles pour eux.
L’attitude « zen » de Maryline m’a impressionnée, ainsi que sa capacité d’écoute de chaque enfant, même et surtout ceux qui étaient « hors cadre ».

Qu’as-tu observé chez les élèves ?

Pendant les séances, une grande variété de réactions, avec une succession d’attitudes différentes chez la plupart des enfants : j’entre dans l’activité et j’en sors/ je me concentre et je me disperse/ je m’exprime en lien avec la question et « hors sujet »/ je suis centré sur moi seul et ouvert aux autres etc..
Au delà, la pertinence de leurs remarques et leur capacité -même fugitive- d’attention à l’autre nous a procuré un bon nombre de « moments de grâce ».
Pour certains enfants qui présentent des troubles du comportement liés à un « mal être » dans un contexte familial difficile, les séances ont été fortes en émotions.
En dehors des séances, j’ai constaté une grande occurrence de liens : allusion à tel geste, telle situation, telle émotion. Je sais que cette expérience est un vrai capital pour tous les enfants.

Comment t’es-tu approprié la pratique en dehors des séances menées par l’intervenante ?

Au début, en suivant certains exercices proposés dans le livret.
En mettant en place les outils proposés par Maryline (coloriages, schéma de la grenouille, tableau des émotions, collage de l’animal protecteur…)

Une fois les 8 séances terminées quels prolongements envisages-tu ? A quel rythme ?

Tout d’abord une «séance bilan » en deux temps :
– un temps de pratique au cours duquel j’ai re-proposé certains exercices et aidé les élèves à mémoriser ce qui avait été fait au cours des 8 séances.
– un temps de retour par écrit : choix et commentaire de photos pour les PS, dessins + choix de photo pour les MS
Par la suite, je ne sais pas encore.. je souhaite intégrer certains exercices dans mon quotidien de classe, sous forme « 5 minutes ».

Qu’en ont pensé les élèves ?

Difficile de le savoir!
D’après leur attitude à l’arrivée régulière de Maryline et leurs témoignages lors du bilan, les enfants ont apprécié cette activité.
Une réserve souvent exprimée, surtout par les MS « c’était trop long »
A noter : un investissement important de l’outil « calendrier des émotions ».

Bilans enfants, professionnels, parents

A mon tour de remercier toute l’école Victor Hugo pour son accueil chaleureux !

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