En cette période de confinement, nos enfants passent beaucoup de temps ensemble et les occasions de se sentir lésés les uns par rapport aux autres sont nombreuses.

Je vous propose ce mois-ci un conte sur le partage, très court et très parlant pour les enfants, et bien sûr aussi pour nous adultes !

U N P A R T A G E E Q U I T A B L E

Deux frères avaient à se répartir les biens de leur père mort, mais ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord. Des avocats et des juges s’en étaient mêlés. Aucun n’était parvenu à leur trouver un arrangement.
On alla donc voir un saint homme réputé pour sa sagesse, et on lui exposa le problème.

Vous pouvez ici ménager le suspens, pour que les enfants aient le temps de chercher différentes hypothèses…
« – C’est fort simple, leur dit-il. Que l’aîné partage les biens en deux parts ; et que le cadet choisisse en premier. De la sorte, aucun des deux ne pourra se sentir lésé. »
Sa procédure parut si astucieuse qu’on prit désormais l’habitude de l’appliquer chaque fois qu’il y avait un litige.

Au quotidien, c’est vraiment efficace pour les parts de gâteaux ou les derniers chocolats de Pâques !

Vous pouvez retrouver ce conte, et bien d’autres, dans les « Philofables pour vivre ensemble » de Michel Piquemal (2009, Albin Michel).

Pour ce qui est du sentiment d’être lésé au niveau affectif, exprimé par nos enfants, soyons honnête, il est parfois justifié. Nous ne sommes pas des êtres idéaux et il peut arriver que nous accordions plus de temps à l’un ou l’autre de nos enfants, parce qu’il en a besoin, parce que ce que l’on partage avec lui nous plaît, parce que son tempérament est plus compatible avec le nôtre et… c’est la vie !

L’expérience montre qu’il est inutile de se justifier « Comment ? Mais pas du tout, je vous aime pareil, je ne fais pas de différence entre vous... » et qu’il n’est pas très agréable d’entendre que nous subissons EXACTEMENT le même traitement que notre aîné, alors que c’est le plus souvent faux.

Il est plus efficace d’encourager l’enfant à dire ce dont il a besoin et à le demander (ce sera un apprentissage très utile pour sa future vie de couple :-)).

On apprendra sûrement que, du point de vue de notre enfant, passer du temps de qualité ensemble n’inclut pas les heures passées à faire les devoirs ou débarrasser le lave-vaisselle. Il pourra ainsi exprimer son souhait de nous montrer ses dernières réalisations réelles ou virtuelles, de nous faire écouter la musique qui lui plaît, de voir ses progrès reconnus, ou tout simplement que l’on vienne discuter avec lui quand il prend son bain. Les enfants ont besoin de nous sentir disponibles pour exprimer ce qui les tracasse et les moments que nous pouvons leur offrir, en leur laissant le choix de l’activité, sont précieux. Ils leur permettent d’autant mieux de supporter, tous les moments, nécessaires à leur développement et à notre survie physique et psychique, ou nous ne sommes pas corps et âmes dédiés à les satisfaire !

Je vous souhaite de prendre soin de vous ( chacun pour lui-même et aussi ensemble !)

Quand la contrainte rend créatif…

Partager sans léser
X