Choisir…

Nous aimerions tant parfois ne pas avoir à choisir, tout faire, tout vivre, tout être…

Incarnés dans un espace temps, nous ne pouvons pas être ici et là bas, aujourd’hui et demain…

Avez-vous remarqué comme il est plaisant d’être pleinement là où nous sommes, emplis d’un profond contentement et comme il est déchirant et stressant de vouloir être ailleurs, plus tôt ou plus tard ?

Un de mes enseignants aime à rappeler qu’à chaque fois que l’esprit n’est pas au même endroit que le corps, nous finissons par ressentir du stress.

Ainsi beaucoup d’adultes (et de jeunes mais avec d’autres mots) partagent au cours des ateliers de pratique, cette impression de rentrer enfin à la maison dans l’alignement de leurs pieds et de lâcher la course qui consiste à se trouver le plus souvent trois pas devant soi…

Faites le test en marchant dans un couloir ou dans la rue, vous verrez…

Suffit-il pour autant de décider quelque chose, une bonne fois pour toutes, pour se sentir instantanément ancré, bien dans ses baskets ?

A priori la réponse est non, comme le souligne Thomas d’Ansembourg*, nous sommes souvent en proie à une « illusion qui nous fait croire que pour que ce soit un choix, il faut que ce soit 100 % bénéf sans aucun inconfort ( ou avec un inconfort marginal) et que s’il y a de l’inconfort, c’est donc que c’est une contrainte à subir, et forcément pas un choix ».

« Choisir c’est renoncer ET accueillir de la tristesse, peut-être même du dépit et de l’impuissance, et petit à petit faire le deuil des options non retenues ou devenues impossibles. »

Loin d’être une formule moralisatrice du genre « T’as choisi, t’assumes… », cela nous permet de valider par exemple notre immense joie d’être présents pour nos enfants ET notre frustration de ne pas mener une vie d’aventures à la Alexandra David Neel/ Mike Horn (qui a eu des enfants lui, mais c’est une autre histoire…).

Et d’une certaine manière, ça détend…

Si nous ne sommes pas dans un état de joie extatique chaque minute notre vie, ce n’est pas parce que nous avons commis des erreurs, fait des mauvais choix, c’est que nous sommes juste des humains.

Dans une perspective plus large, certaines expériences désagréables nous ont peut-être été nécessaires pour grandir et avancer…

Inutile de les provoquer, « la vie a beaucoup plus d’imagination que nous »**…

Entre toute puissance et toute impuissance, nous avons chaque jour des choix à faire et s’il n’y a pas d’option parfaitement satisfaisante, comment choisir ?

Certains ont la croyance, et j’en fais partie, que nous avons en nous un immense potentiel de sagesse, que nous sommes dotés depuis notre naissance d’une boussole intérieure et que nous avons la possibilité de « sentir » ce qui est juste si les conditions sont réunies pour que notre intuition puisse se faire entendre.

Un pépiement d’oiseau dans une fanfare 

Nous pouvons nous représenter notre intuition comme un pépiement d’oiseau dans une fanfare.

On ne peut pas forcer notre intuition à s’exprimer, juste se mettre à l’écoute et créer les conditions favorables car l’intuition émerge dans des moments à part.

Au quotidien, nous pouvons le plus souvent possible :

– Écouter notre corps (ça me fait oui ou ça me fait non ?).

– Apaiser le mental (pleine conscience, yoga, balade en forêt, toutes les pratiques qui mettent la tête au même endroit que les pieds).

– Multiplier les moments de silence. Plus nous sommes connectés à l’extérieur et moins nous le sommes à nous-mêmes.

– Oser s’écouter, et accepter de se tromper.

Voilà, une pensée émue pour tous les jeunes :

– qui n’auront pas leur premier choix dans ParcoursSup, c’est peut-être la chance de votre vie !

– et à tous ceux qui l’auront, savourez et ressentez autant que possible cette sensation d’être totalement en accord avec ce qui est, c’est précieux !

Au plaisir de vous croiser prochainement ici ou là,

Bien à vous,

Maryline.

*dans son ouvrage « Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour les jeunes ? »

** François Truffaut

Choisir, c’est renoncer ET…
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