Je suis ravie de partager avec vous ce mois-ci un poème de Julia Fehrenbacher, intitulé « Tends ta main. »

Une strophe m’a particulièrement interpellée, elle est en gras. Je vous laisse découvrir le poème et vous partagerai ensuite mon expérience.

Tends ta main

Oublions un moment le monde

Retombons en arrière

dans le silence et la sainteté de l’instant présent

Ecoutes-tu ?

Ce souffle t’invite

à écrire le premier mot de ta nouvelle histoire

Ta nouvelle histoire commence ainsi :

Tu es important.e

Tu es nécessaire – vide et nu.e

prêt.e à dire oui et oui et oui

Vois-tu

le soleil brille jour après jour que tu aies la foi ou non

les moineaux continuent de chanter leur chant

même quand tu oublies de chanter le tien

Arrête de demander : Suis-je assez bon, assez bonne ?

Demande seulement

Suis-je dans l’instant présent avec amour ?

La vie n’est pas une ligne droite.

C’est une avalanche de cadeaux, s’il te plaît

Tends ta main.

TENDS TA MAIN – JULIA FerhenBACHER

Ce poème m’a permis de prendre conscience de plusieurs choses.

La première, c’est de tous les moments où je m’interroge, inquiète, « Suis-je assez bonne ? » dans les différents rôles que j’endosse au cours de la journée. Bonne compagne, bonne mère, bonne professionnelle, bonne amie, bonne fille…

Si, comme moi, vous avez des idéaux très élevés, vous connaissez peut-être ce sentiment d’échec ou de demi-succès, lorsqu’on repense à ce que nous avons fait et ce qu’il aurait été « mieux » de faire 🙂

Dans ces moments-là, j’aime me souvenir que je ne suis ni toute sachante, ni tout puissante, que je vais « dans le sens de » et que c’est déjà pas si mal…(en tout cas, je suis au max !)

Remplacer la question « Suis-je assez bonne ? » par « Suis-je dans l’instant présent avec amour ? » m’a momentanément apaisée, mais pas totalement.

Insidieusement, cette formule s’est peu à peu transformée dans mon esprit en une nouvelle injonction « il faut être disponible, contente et généreuse ».

Cette prise de conscience m’a permis de réaliser qu’un des messages du poème est qu’il est possible d’être dans l’instant présent avec amour, en vivant une émotion de rage, ou de profond désarroi.

Ces grands remue-ménage intérieurs nous invitent à prendre soin de nous-mêmes, et l’amour que l’on s’autorise à ressentir pour soi a non seulement un pouvoir de guérison extraordinaire, mais aussi un pouvoir de protection pour les autres, dans le sens où nous ne laissons plus nos émotions, ni notre dictateur intérieur prendre le contrôle de notre vie (et des leurs…).

Ne dit-on pas que quand la colère devient un objet de conscience, le danger est écarté ?

Voilà, je nous souhaite de nous aimer tellement totalement, que cet amour déborde de nous mêmes, rayonne et se diffuse tout autour de nous !

Au plaisir de vous retrouver, ici ou là

Maryline.

Suis-je assez ?
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